SYLVÈRE PETIT
« Le cinéma ouvre toutes les portes. »
SYLVÈRE PETIT, Réalisateur
Fasciné par la nature dès l’enfance, Sylvère Petit présentait à ses visiteurs une chambre transformée en musée d’animaux morts au bord des routes. Il finit par culpabiliser d’empêcher l’œuvre des insectes nécrophages et s’empare d’un appareil photo pour ramener ses trésors chez lui mais cette fois-ci « vivants ». Convaincu que l’homme est un animal parmi tant d’autres, il développe dans ses films une vision singulière de son rapport au monde.
L’amour du vivant et de la nature n’est pas seulement conditionné par le savoir et Sylvère Petit s’est s’éloigné d’une filière scientifique attendue pour choisir l’option cinéma au lycée de Lunel dans l’Hérault. Encouragé par des « professeurs fous et formidables » il poursuit la photo animalière et devient cinéphile. À cette époque, Theo Angelopoulos et Abbas Kiarostami s’imposent à lui. Ses premiers films l’obligent à se tourner vers les humains : pour réaliser il doit fédérer, monter des équipes…
Après un BTS audiovisuel à Rouen, son désir d’entrer à la Fémis se transforme en méfiance et il continue le cinéma à travers une voie originale : il devient apprenti apiculteur en Lozère. Il plonge ainsi au cœur d’un métier pour écrire son premier long métrage sur les liens entre les hommes et les animaux. Il contacte le réalisateur José Alcala – intervenant au lycée où il étudiait – et débute avec lui une correspondance de six ans pour apprendre à écrire un long métrage mais aussi des dossiers de demande de soutien. Il s’exile ensuite à Paris à la recherche d’une porte pour entrer dans le monde du cinéma. Gracieusement machiniste pour des étudiants de la Fémis et de Louis-Lumière, sa véritable entrée sur un plateau, il la doit à nouveau à José Alcala qui lui propose un poste de deuxième assistant à la mise en scène sur son premier long-métrage : Alex en 2005. L’expérience est douloureuse et le pousse vers le doute. Pourtant l’écriture le rattrape, il y a quelque chose de viscéral, il lui faut réaliser.
On apprend en vivant, en faisant. Comme l’agriculteur, le réalisateur n’exerce pas un métier. C’est empirique et fondamental. Il s’attache alors à son premier court métrage Les Ventileuses*1, programmé dans de nombreux festivals, et crée un ingénieux réseau d’abeilles solidaires pour obtenir le soutien d’internautes et de fournisseurs. Ce système de financement participatif lui permet de réaliser le film dans de très bonnes conditions. Il ne cherche plus une porte d’entrée et comprend qu’il faut rassembler les moyens de fabriquer des films pour entrer dans le cinéma.
Il devient premier assistant, réalise des films de commande et travaille pour le théâtre. Des productions en Languedoc-Roussillon comme Pages & Images ou CP-productions s’intéressent à son travail, la DRAC Languedoc-Roussillon lui confie la coordination d’actions culturelles avec « Cinéma Anima*2 », LR Cinéma lui permet d’intervenir en milieu scolaire à travers des résidences. Avec son second court métrage Les Assoiffés diffusé en 2014 et un documentaire Entre miel et terre produit en 2011, il continue à déployer une belle énergie autour d’histoires humaines et animales toutes ancrées sur un territoire méditerranéen qui l’a vu naître et auquel il est attaché.
Il dit que sa vie ressemble de plus en plus à un millefeuille et il écrit plusieurs films en même temps jusqu’à ce que les circonstances soient réunies pour permettre la prochaine aventure. Dans ses films, mais aussi à travers le métier en lui-même, il s’interroge sur les libertés face aux conditionnements. Nous sommes le fruit d’un milieu, d’une époque, d’une espèce, cependant à la croisée de ces déterminismes une part d’aléatoire nous permet quelques innovations. C’est peut-être à cet endroit, qu’à travers l’éthologie qui le passionne, Sylvère Petit questionne le cinéma.
*2 http://www.lyc-roussel-stchelydapcher.ac-montpellier.fr/crbst_164.html
5 dates qui ont marqué le parcours de Sylvère Petit :
Année de naissance : 1981.
Formation ou rencontre la plus significative : 1996 – entrée dans l’option CAV du Lycée Louis Feuillade de Lunel.
Arrivée en région : 1981 – ma naissance.
Premier film sur lequel tu as travaillé pour le cinéma : 2004 – Alex de José Alcala
Date de ton choix par rapport à un événement intéressant qui te tient à cœur : 2009 – Les Ventileuses mon premier film écrit/réalisé/produit.
Films qui ont marqué le parcours de Sylvère Petit :
Intrusion de Sylvère Petit, 2006, tourné dans le Gard, notamment à Beauvoisin – http://www.languedoc-roussillon-cinema.fr/film-regional/intrusion
Les Ventileuses de Sylvère Petit, 2009, tourné dans l’Hérault, notamment au Cirque du bout du monde à St Pierre de la Fages et au Mont Caroux à Rosis – http://www.languedoc-roussillon-cinema.fr/film-regional/les-ventileuses
Entre Miel & Terre de Sylvère Petit, 2011, tourné en Lozère, notamment à Marvejols en Lozère – http://www.languedoc-roussillon-cinema.fr/film-regional/entre-miel-et-terre
Le vol de Sylvère Petit, 2011 – https://www.youtube.com/watch?v=3QngEx_g5O4
Les Assoiffés de Sylvère Petit, 2014, tourné dans l’Hérault (notamment au Golf de St Thomas à Béziers) et en Corse – https://www.youtube.com/watch?v=XUNmXY8kadI
Son actualité :
Bioù, court-métrage pour l’émission On dirait le Sud, tourné en Camargue, 2014
Bioù, court-métrage pour l’émission On dirait le Sud, tourné en Camargue, 2014
Le Bateau, clip pour le groupe musical Les Fourmis dans les mains, Laurent Fellot, 2014
Mue pour Les Nuits Blanches parisiennes, 2016
Ani-Maux,, 2017, produit par Les Films d’Ici Méditerranée