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Régisseuse générale


« Mon métier est de coordonner et d’adapter les besoins techniques et artistiques d’une équipe de cinéma  aux contraintes inhérentes de chaque décor. »

BÉATRICE BIZET, Régisseuse générale

 

 

Plus tard, ses amies lui ont dit : « quand on partait en vacances, c’est toi qui réservais les billets de train, le camping… ». L’organisation du tournage d’un film n’était pas une vocation mais son tempérament la portait déjà vers ces endroits où il faut anticiper.
Après un IUT Techniques de commercialisation en 1994 à Paris, Béatrice Bizet travaille dans l’événementiel et découvre parallèlement le métier de régisseur en participant à des films d’étudiants et au court métrage Le Contrat de Jean-Claude Flamand. Elle poursuit son apprentissage avec la série L’Amour est à réinventer en 1996 aux côtés de réalisateurs comme Nils Tavernier ou Pierre Salvadori ; les films d’époque comme La Jeunesse des trois mousquetaires de Mario Andreacchio en 1999 sont aussi précieux dans sa formation.
En 2002 avec le film d’Alain Guiraudie Pas de repos pour les braves, elle découvre le Languedoc-Roussillon. Sous le charme des Pyrénées-Orientales, elle s’installe à Ille sur Tet et devient régisseur du théâtre La Fabrica. Entre 2004 et 2009, du théâtre aux tournages, elle multiplie les aventures humaines et artistiques. Elle aime s’adapter et a appris le catalan et le castillan dans cette perspective.
Contactée par le directeur de production qui lui livre un scénario, l’ébauche du plan de travail, une liste technique et artistique, Béatrice Bizet se documente ensuite sur le réalisateur, regarde ses films précédents. Le premier assistant réalisateur devient son interlocuteur privilégié. Quand elle entre en préparation, la moitié des décors sont choisis et il lui revient de trouver les autres, ce qui exige une bonne connaissance du territoire. Les décors validés, elle fait un repérage technique avec les chefs de poste et le réalisateur. Souvent, son temps de préparation est égal au nombre de semaines de tournage.
Béatrice Bizet classe son travail par décor. Elle gère les demandes d’autorisation, organise et négocie la partie logistique, fournit les éléments qui serviront à l’écriture de la bible*1. Pour préparer l’arrivée d’un tournage, elle veille à ce que la coordination soit la plus agréable pour tous. En Languedoc-Roussillon, elle a ainsi obtenu la confiance de nombreux partenaires et mairies avec lesquels ses rapports sont privilégiés. Elle donne une attestation d’assurance partout où le tournage se déroule et fait le lien avec la Commission hygiène et sécurité pour déclarer les risques éventuels.
La régisseuse générale œuvre dans une amplitude horaire large : de l’ouverture des décors aux départs de toutes les équipes. Réactive dans un secteur où les besoins techniques sont importants et les changements de dernières minutes fréquents, elle trouve des issues face aux imprévus. Elle est garante de la sécurité autour du plateau et assure à chacun les meilleures conditions de travail. A la fin d’un tournage, en équipe réduite, elle ferme les décors, les bureaux, remercie ceux qui ont accueilli le tournage.
En amont et en aval d’un projet, Béatrice Bizet relève des défis, découvre de nouveaux décors, des secteurs d’activités multiples et variés dont elle doit connaître le fonctionnement précis pour y installer ensuite l’équipe le temps d’un tournage. Portée par une belle énergie, elle a récemment assuré la régie générale de Geronimo de Tony Gatlif en 2013 où il y avait autant de décors que de jours de tournage ou celle de Orage de Fabrice Camoin au printemps 2014, un road movie tourné sur la façade littorale, depuis Canet-en-Roussillon jusqu’à Cerbère.
Son quotidien est de recréer des morceaux de vie au fil des tournages et d’appréhender chaque projet avec beaucoup de générosité pour rendre l’éphémère à chaque fois plus gracieux.

En 2018, Béatrice Bizet quitte les plateaux et devient formatrice en régie général auprès d’adultes et d’élèves post-bac.  Elle se dédie maintenant à la transmission des savoir-faire et savoir-être auprès d’apprenants en cinéma et audiovisuel de tout âge par la voie de la régie.

 

*1 Livret qui recense toutes les informations utiles à tous une fois que le tournage est lancé (fiche signalétique du film, plans, hébergements…)

 

5 dates qui ont marqué le parcours de Béatrice Bizet :

Année de naissance : 1973
Formation ou rencontre la plus significative : de 1994 à 1996 – je me suis formée sur le terrain entre en participant à des courts-métrages, des clips vidéos et en travaillant dans l’événementiel en tant que régisseur-coordinateur d’artistes, de spectacles, dans le cadre de conventions, colloques… j’ai pu faire mes heures en tant qu’intermittente pendant plus de deux ans pour me rendre disponible et travailler bénévolement sur des courts métrages… et me former.
Arrivée en région : 2003
Premier film sur lequel tu as travaillé pour le cinéma : 1996 – La série de courts-métrages L’Amour est à réinventer, avec des réalisateurs déjà « connus » (Pierre Salvadori, Niels Tavernier, Marion Vernoux), des comédiennes à leurs débuts (Marion Cotillard, Natacha Regnier, Julie Gayet, Bérenice Béjo…). Ce fut mes premiers films en tant que chef de poste (régisseur général), rémunérés comme tel,  mes premières heures d’intermittente du spectacle !
Date de ton choix par rapport à un événement intéressant qui te tient à cœur : 2003 –  mon arrivée dans la région et à la naissance de ma fille.

 

Films qui ont marqué le parcours de Béatrice Bizet :

Les anges de Port-Bou de Vladimir Léon, tourné  en France  et à Port-Bou, 2010
Paradis perdu d’Eve Deboise, entièrement tourné en Pyrénées-Orientales notamment à Céret, 2010
L’artista y su modelo de Fernando Trueba, tourné en partie à Céret et Perpignan, 2011
Geronimo de Tony Gatlif, essentiellement tourné en Pyrénées-Orientales (depuis La Palme jusqu’à Argeles, en passant par Perpignan…), 2013
Orage de Fabrice Camoin, de Canet-en-Roussillon jusqu’à Cerbère, 2014

 

Son actualité :

Le Convoi de Frédéric Schoendoerffer, 2014
L’Ami d’Arnaud Louvet et Renaud Fely, tourné dans l’Abbaye de Fontfroide dans l’Aude et la Chapelle d’Aumelas dans l’Hérault, 2015
Le Cœur régulier de Vanja d’Alcantara, tourné à Sète, 2015
Tuer un Homme de Isabelle Czajka, tourné à Clermont l’Hérault et Montpellier, 2016